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Yael Davids

A Variation on A Reading that Writes

performance

avec André van Bergen et Sivan Medioni

 

Mêlant son histoire personnelle et son intérêt pour l’œuvre d’Yvonne Rainer, l’artiste élabore une performance inédite qui s’articule autour du mouvement et de la voix, et explore l’usage du récit et des émotions comme expression d’enjeux formels et politiques.

Pour l’exposition, Yael Davids imagine une installation composée de ses éléments fétiches – corde, escalier, panneaux de verre, parois de tissu noir... – comme autant d’objets scéniques évoquant le vocabulaire du minimalisme. Ses parcours tant personnels que professionnels ont été jalonnés de contacts avec l’histoire du Judson et d’Yvonne Rainer. Pour cette dernière comme pour Davids, le corps, en tant que champ de conflits et  de contradictions à l’intersection du privé et du politique, est au cœur de la pratique artistique. L’intérêt de Davids pour Rainer inclut également le parallèle entre performance et expérience vécue, la manière dont le corps individuel ou social occupe un espace, l’utilisation de la narration et des émotions pour exprimer des positions politiques et formelles radicales. Examinant la manière dont cet héritage, indirectement transmis par sa mère,  est ancré dans sa mémoire affective et corporelle, Davids  propose d’activer son installation par une performance mêlant parole, mouvements et manipulations, réalisée en collaboration avec deux autres protagonistes.

 

Dans le script de A Reading that Writes – a Physical Act, Yael David décrit le paysage qui entoure le kibbutz où elle a grandi. Au fur et à mesure, on apprend que ce site a abrité un village palestinien dont les populations ont été déplacées et les maisons laissées à l’abandon. Accompagnée d’André von Bergen et de la danseuse Sivan Medioni, Yael Davids active son installation par des postures et des déplacements des corps dans l’espace, tout en récitant son script. Les mouvements déterminés par l’agencement des objets présents dans la pièce, esquissent des passages de l’horizontalité à la verticalité et vice versa. Dans le même temps, les plaques de verres sont déplacées et opacifiées par de la peinture pour transformer la configuration de l’espace en écho avec le texte lu.

 

Avec une économie de gestes et un intérêt constant pour la notion de performance, le travail de Yael Davids traite du potentiel narratif inhérent à l’acte de documentation et de répétition. « Je suis une répétition. Je répète ma performance précédente. Elle devient partition et je suis pas à pas mes propres pas, détectant pas à pas les moments et les choses qui n’ont pas été nommées. » Ses installations et ses performances, très personnelles et poétiques, tentent de donner forme à la mémoire de l’éphémère, à la présence passagère. Elles croisent l’histoire politique conflictuelle d’une nation en devenir et sa  biographie personnelle, marquée par la perte et l’expérience du deuil, pour proposer une confrontation entre présence et absence, mouvement et prise de parole. Pour elle, l’abstraction est un langage subtil et puissant, l’unique langage capable de s’approcher du point final et infiniment lointain que représentent l’absence et la perte.

 

 

Avec le soutien des Laboratoires d’Aubervilliers

 

L’exposition est réalisée en collaboration avec Pontbriand W.O.R.K.S  et le Jeu de Paume, avec le concours du Getty Research Institute et des Laboratoires d’Aubervilliers, avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture et de Mondriaan Fonds.

          

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entrée libre