George Kaplan

Son nom est George. George Kaplan. Il est, qu'on s'en souvienne ou non, le personnage central - et doublement fictif - de La mort aux trousses, d'Alfred Hitchcock : une identité inventée par la CIA pour piéger un malfrat, qu'un citoyen lambda (Cary Grant) finira par incarner malgré lui. Auteur et metteur en scène passionné par les frictions entre réel et fiction, Frédéric Sonntag reprend ce non-personnage son compte pour dérouler une pièce en trois plans-séquences.

Dans la première séquence, un groupe d'activistes qui cherchent à créer une identité collective fantôme nommée George Kaplan tente de s'accorder sur la marche suivre. Dans la seconde, c'est un groupe de scénaristes qui se trouve réuni par un mystérieux client, pour brainstormer sur un objet cinématographique dont le héros se nommerait George Kaplan. Dans la troisième une cellule gouvernementale occulte cherche à définir une stratégie contre une potentielle menace qui serait désignée par le même patronyme. Se jouant des codes et mythologies contemporaines pour créer une "comédie d'espionnage", Frédéric Sonntag imagine ainsi trois mondes parallèles qui s'entrechoquent et se font écho. Une narration fragmentaire aux mille et un niveaux de lecture.