Les Enfants du soleil
Mikaël Serre
Une voiture sur le plateau, des sacs tati, des cactus de pacotille. Dès lors qu'il monte un classique, Mikaël Serre, passé par les beaux arts avant d'opter pour les joies plus collectives du théâtre, prend un malin plaisir à jouer des symboles pour l'ancrer dans le présent. Les enfants du soleil, de Gorki, ne font pas exception.
À l'heure des printemps arabes et des démocraties malades de l'argent, le metteur en scène relocalise la pièce russe dans un pays "du sud", aux portes d'un désert fantasmé par certains protagonistes. Là se dresse un espace artificiellement clos, habité par une certaine élite, progressiste, cultivée, humaniste.
A l'intérieur, on s'enflamme sur le rôle de l'art et la science, on rêve de créer un monde nouveau, on vit de petites révolutions sentimentales. Et l'on ne réalise pas qu'à l'extérieur une autre révolution gronde. Quel regard porteraient les enfants du soleil du XXIe siècle sur les printemps tunisiens ou égyptiens, si ces révoltes menaçaient d'entamer leurs privilèges ?
Après analyse de multiples traductions de l'œuvre de Gorki, questionnant l'aptitude de l'intelligentsia comme du "peuple" faire bouger les lignes, Mikaël Serre l'adapte énergiquement avec un vidéaste et sept comédiens. Pour aiguillonner la réflexion, et ouvrir le dialogue.
d’après Maxim Gorki
adaptation et mise en scène Mikaël Serre
assistante à la mise en scène Céline Gaudier
dramaturgie Jens Hillje
scénographie et costumes Nina Wetzel
collaboration à la scénographie Florence Emery
collaboration aux costumes Miriam Marto
vidéo Sébastien Dupouey
musique Nils Ostendorf
lumières Sébastien Michaud
avec Nabih Amaraoui, Servane Ducorps, Cédric Eeckhout, Marijke Pinoy, Thierry Raynaud, Bruno Roubicek, Claire Vivianne Sobottke
coproduction la Comédie de Reims, centre dramatique national / Théâtre Vidy Lausanne / La Rose des Vents-Scène Nationale de Villeneuve d’Ascq