Dans son travail, Marie Preston explore les liens entre co-création et co-éducation. Son espace de travail évolue grâce à l’apport de réalisations collectives. Un processus qui fait écho au fonctionnement du lycée expérimental. La vie de l’établissement étant cogérée par les élèves et les membres de l’équipe expérimental, ils décident ensemble de sa politique, sa pédagogie ainsi que de son entretien.
Leur projet porte sur la mémoire personnelle et collective construite à l’école et plus particulièrement au lycée expérimental. Un sujet qu’ils explorent et partagent au moyen d’un enregistrement audio et d’un palimpseste*. Tout au long de la semaine, ils ont pu construire un souvenir commun à partir d’expériences personnelles, positives ou négatives.
Au micro, ils racontent un de leurs meilleurs souvenirs d’apprentissage mais aussi un échec. Ainsi, la résolution d’un problème de maths se mêle à l’apprentissage d’une poésie ou à la confection d’un pain. Une séquence qui renvoie l’auditeur à ses propres souvenirs. Créer une interaction avec les visiteurs, c’est ce que recherchent les élèves.
En plus de l’enregistrement, les élèves ont produit plusieurs livrets. Ils ont utilisé les différents outils d’impression disponibles au Centre d’art, dont la ronéotype*. Un travail autour de l’accumulation des écritures et des souvenirs. Les différents livrets, dont les questions portent sur l’école, sont mis à la disposition du public dans le Centre d’art pour qu’ils y laissent leurs souvenirs.
Au retour des vacances de février, le lycée de Saint-Nazaire organise un banquet autour du thème de la nourriture. Un projet individuel au service du collectif. L’interprétation du sujet est libre. Ainsi, Théna a choisi de travailler autour des fuites corporelles et de ce qui dégoûte. Elle utilise la mousse au chocolat, ou encore de la gélatine et du colorant rouge afin de représenter le cerveau. Une autre élève a choisi de travailler autour de l’intolérance alimentaire. Elle a réalisé un pain en forme de poireau, aliment auquel elle est allergique. En se mettant en scène en train de manger ce pain/poireau, elle contourne ainsi son intolérance. D’autres élèves ont également choisi le format vidéo, comme Léa, qui a réalisé des pains et leur a donné la forme d’objets high-tech. En rendant comestible ces objets, elle parle et critique notre consommation excessive et quotidienne de technologie.
Les différents travaux, vidéos, audios, et petits livrets sont à retrouver au sein de l’exposition de Marie Preston.
* palimpseste : œuvre dont l’état présent peut laisser supposer et apparaître des versions antérieures.
* ronéotype : duplicateur reproduisant des textes préalablement frappés sur un stencil