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Les Sillons fest

autour de l'exposition Les Sillons #1

Dans le cadre de l'exposition collective Les Sillons #1, le Centre d'art contemporain invite Jacopo Belloni, Benoît le Boulicaut, Grand Chemin, Théophylle Dcx & Lavande Labussière et Mélina Ghorafi à investir la Ferme du Buisson pour une après-midi de performances.


Entre performances durationelles, jeu de piste dans les jardins, conférence-performée et chant a cappella, les artistes des Sillons inviteront le public à circuler entre les espaces d'expositions, les espaces scéniques et de plein air de la Ferme du Buisson. Une visite d'exposition sera également proposée par Thomas Conchou, directeur du Centre d’art contemporain de la Ferme du Buisson, à 15h.




L’ADAGP gère les droits des auteurs des arts visuels (peintres, sculpteurs, photographes, dessinateurs, architectes, ….) et consacre une partie des droits perçus pour la copie privée à l’aide à la création et à la diffusion des œuvres.

15h - 16h

Visite guidée de l’exposition Les Sillons par Thomas Conchou

au Centre d'art contemporain




~ 15h

Jacopo Belloni, en collaboration avec Félix Touzalin / espaces extérieurs

The Superstitious. Private Enchantment, 2h


La performance The Superstitious. Private Enchantment est un moment d’activation du costume exposé dans le cadre des Sillons #1. Entre le Centre d’art et les espaces extérieurs, le public peut croiser un personnage couvert des feuilles de lierre, à la fois « l’homme sauvage » issu des traditions folkloriques européennes, et homme d’affaires désœuvré, errant sans but.



~  16h00 (1ère partie) 

Jacopo Belloni, en collaboration avec Pierre Boragno et Valentin Bruchon / espaces extérieurs

Schiarazula Marazula, 30 min


Dans Schiarazula Marazula, deux autres créatures couvertes de végétation déambulent dans les espaces extérieurs de la Ferme du Buisson. Les musiciens revêtent les costumes réalisés par Jacopo Belloni et accompagnent le public avec un répertoire du Moyen-Âge tardif, liant sonorités carnavalesques et tragiques, états d’euphorie et d’inquiétude.

Remerciements au Centre de musique médiévale de Paris.

 

17h

Théophylle Dcx & Lavande Labussière / au Grenier 

You_Don’t_Need_To_Be_____To_Be______, 40 min


Avec You_Don’t_Need_To_Be_____To_Be______, Théophylle Dcx et Lavande Labussière proposent une expérience immersive. S’appuyant sur de nombreuses références à la culture populaire – Lady Gaga, Miley Cyrus ou High School Musical – leur performance associe gestes chorégraphiques, expressions performatives, chant, poésie et conférence.

 

18h

Grand Chemin / devant le Grenier

Venez jouer : Joël Hallyday et la Marque des Ténèbres, 40 min


Dans son jeu de piste en plein air, Grand Chemin propose au public de partir en quête des reliques de Johnny Hallyday. L’artiste fait croiser le banal et l’absurde de notre quotidien avec des éléments surnaturels, nous invitant à questionner notre rapport au récit masculino-héroïque dominant.


 

~  19h

Benoît Le Boulicaut / au Grenier 

La Différence entre les pédés et les théières, 30 min


Dans La Différence entre les pédés et les théières, Benoît Le Boulicaut tisse des liens historiques, iconographiques et sociologiques entre la forme incurvée des théières et les gestes associés à l’homosexualité masculine. Cette conférence performée est nourrie des références théoriques et populaires plus ou moins sérieuses.

 


~  20h

Mélina Ghorafi / au Grenier

Hallali, 30 min


La performance Hallali consiste en chant a cappella des compositions écrites par Mélina Ghorafi et des chansons traditionnelles. Elle est pensée en lien avec MUSOGYNIE (musée de la misogynie), exposée au Centre d’art contemporain et le genre cinématographique rape and revenge (viol et vengeance).



~  20h30 (2e partie)

Jacopo Belloni, en collaboration avec Pierre Boragno et Valentin Bruchon / espaces extérieurs

Schiarazula Marazula, 30 min

· · Jacopo Belloni,

Né en 1992, vit et travaille à Genève et Rome

Jacopo Belloni s’intéresse aux systèmes de croyances issus des cultures vernaculaires européennes. Il élabore ses recherches à partir de matériaux anthropologiques ou empruntés à l’histoire des religions avec un intérêt particulier pour les superstitions et les fictions populaires. L’histoire des pratiques occultes et de la symbolique dans le folklore italien informe sa pratique artistique au même titre que la pensée magique, le surnaturel et les présages, qui saturent ses installations. Dans ses œuvres - principalement sculpturales - ou dans ses performances, la transformation des êtres et des matériaux, l’utilisation de signes, d’objets votifs et d’incantations permettent à l’irrationnel de s’incarner dans notre réalité supposément cartésienne. En proposant des contes et des légendes contemporaines, il met en scène les ombres de notre présent et l’inquiétude qui peut être ressentie face à une réalité complexe et nébuleuse. Mais il nous rappelle également que les coutumes et les traditions relèvent de pratiques de production de sens et d’interprétation du réel qui nous indiquent autant de manières de nous y lier.



~ Benoît le Boulicaut, 

Né en 1999, vit et travaille à Paris

Benoît Le Boulicaut est artiste, designer graphique et chercheur. Il aborde la question des savoirs à partir d’une posture de fan et mobilise des pratiques de fandom (d'idolâtrie, d’adoration) comme médium à part entière. Ses objets de recherche donnent lieu à une multitude de formes qui rassemblent généralement performances et conférences, publications et travaux éditoriaux, ou encore œuvres plastiques. Dans son travail, l’histoire du féminisme, du structuralisme et de la psychanalyse côtoie la présence d’actrices américaines comme Dakota Johnson ou Gwyneth Paltrow, ainsi que des figures historiques telles qu’Eve Adams, Michel Foucault ou Monique Wittig. Il utilise principalement les séries télévisées à succès à l’image de Sex and the City pour leur abondante iconographie et leur place centrale dans les loisirs culturels contemporains. Elles lui permettent d’amorcer des démonstrations critiques et théoriques à la frontière entre philosophie, histoire de l’art, cultural studies et théories queer. Il vient récemment d’écrire un mémoire intitulé « A Storm In A Teacup » (2021) sur l’histoire du thé et les relectures féministes et politiques que l’on pourrait en faire.



. . . Grand Chemin, 

Née en …. Vit et travaille de manière nomade

Grand Chemin enquête en voyageant à la rencontre des un·es et des autres, et utilise parfois leur crème hydratante le matin. Sa pratique démarre par des recherches sociales et théoriques, puis des textes qui peuvent ensuite devenir des dispositifs vidéo ou des interventions performatives. Elle se dit souvent que sa pratique est un prétexte pour réfléchir à ce que ça signifie d’être humain·e, et met en scène des personnages isolés dont le quotidien banal bascule dans l’étrangeté. Ces récits lui permettent d’archiver une histoire : celle des jeunes précaires et marginales·aux, de celleux qui refusent le travail et cherchent à inventer de nouveaux modes de vie. Sa pratique de la vidéo revendique une esthétique lo-fi, à cheval entre naturalisme documentaire et dérive narrative hallucinée. Si elle semble prendre l’image filmique comme prétexte à raconter des histoires, celle-ci est toujours située dans la marge d’existences fragiles et promeut un désir de survie créative qui politise le refus de participer à la société bourgeoise et « méritante ».



- - Théophylle Dcx,

Né en 1996, vit et travaille à Marseille

La pratique artistique de Théophylle Dcx mélange écriture poétique, performance et vidéo. Au travers de ces médiums, il explore et met en scène ses différentes coordonnées sociales et politiques de jeune pédé, de personne séropositive, de travailleur du sexe, d’artiste et de fêtard passionné par la musique, la danse et le clubbing. L’affectivité, l’amour et le désir jouent un rôle important dans les narrations qu’il déploie - dans ses vidéo blogging comme dans ses performances publiques. L’empuissancement par la célébration collective, le lien aux autres, la force des mots, les possibilités et les limites du corps sont autant de sujets qui traversent les dispositifs, toujours situés, qu’il présente au public. Souvent collaboratifs, ses projets incluent des proches, artistes, activistes, ou auteur·ices avec lesquel·les il se sent en communauté. Son travail traite le corps comme une archive et un geste politique incarné, sur lequel apparaissent les reflux de l’histoire, les enjeux des luttes sociales et le besoin d’émancipation des régimes normatifs contemporains.


- - Lavande Labussière,

Née en 1996, a grandi dans la campagne de l’Allier ; elle vit et travaille aujourd’hui à Marseille.

Lavande est une artiste qui s'intéresse à l’écriture de narration en mélangeant l'utilisation de la performance et de la vidéo. La notion de vide englobe la majeure partie de sa pratique. Très tôt marquée par une enquête dans la Diagonale du Vide, elle cherche à retranscrire son expérience de transfuge de classe par des gestes analogiques venant habiter ses performances d'œufs verts néon, de serpillières ou de passoires... À la jonction entre le divertissement et l'intime, son propos sèment des indices qui poussent à réfléchir aux contraintes du travail et du territoire, à l’héritage familial et à l'épanouissement du corps jusqu'à sa propre mort. C'est d'ailleurs de ce corps dont il est question tout au long de son parcours artistique - à la fois traité comme une archive et un instrument bien présent, elle l'utilise également en documentant sa traversée du quotidien dans des vidéos nommées LavandeTV, publiée par épisodes sur sa chaîne YouTube.


··· Mélina Ghorafi,

Née en 1995, vit et travaille à Bruxelles

Chercheuse, performeuse, autrice de textes, de chansons et de collections, Mélina Ghorafi s’intéresse à l’esthétisation de la violence faite aux femmes et aux clichés sexistes des cultures populaires occidentales. Débuté en 2018, à la fin de ses études supérieures, son projet MUSOGYNIE ménage un espace de conservation, d’étude et de mise de circulation pour les artefacts, les histoires et les anecdotes de la culture du viol et de la misogynie. À la manière du Jim Crow Museum of Racist Memorabilia, qui abrite une collection d’objets racistes à l’Université de Ferris, dans le Michigan, MUSOGYNIE se conçoit comme une réponse à l’omniprésence d’imaginaires de violence à l’encontre des femmes. Le projet de l’artiste catalyse la fantaisie des représentations qui a laissé s’instaurer une culture dominante de clichés sexistes, violents et dégradants, et met en lumière leur rapport ambigu à la réalité. Ce qui l’intéresse tout particulièrement est la représentation de l’archétype féminin et l’esthétisation perpétuelle de la misogynie, rendant cette dernière plus acceptable aux yeux de la société.


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