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S’évader un instant de la détention grâce à la danse hip hop

Retour sur les ateliers de danse hip hop menés en détention par la compagnie S’Poart en lien avec la présentation du spectacle Butterfly à La Ferme du Buisson en avril 2022.

Salle polyvalente du centre pénitentiaire des Hauts-de-Seine, un petit groupe s’échauffe timidement autour d’Owen, danseur de la compagnie S’Poart. Petit à petit, les muscles se détendent, les participants aussi. Il faut dire que le hip hop, ça fédère. Après un rapide historique de cette culture née dans les années 80 aux USA, chacun fait part de ses connaissances et de ses liens avec le hip hop. Les détenus ont entre 20 et 40 ans, alors les références vont du old school à la nouvelle génération aussi bien dans le rap que dans le graffiti ou la danse.

 

« Moi je dansais avant et puis… » 

 

Et puis voilà, maintenant les personnes détenues ne dansent plus. Marie Langrée, coordinatrice culturelle, nous explique que le rapport au corps est toujours un sujet difficile à aborder en détention. C’est d’ailleurs la première fois que le Service pénitentiaire d’insertion et de probation propose un atelier de danse hip hop aux personnes détenues du centre pénitentiaire de Nanterre. Ils sont plus habitués à la guitare, au jardinage ou au dessin. Chaque mois, une liste d’activités leur est proposée et ils peuvent soumettre des demandes d’inscription aux ateliers qui les intéressent. Mais les places sont comptées, environ 200 requêtes pour seulement 4 ou 5 ateliers par mois. Le choix est le plus équitable possible, de façon à ce que ce ne soit pas toujours les mêmes qui participent.

 

« Ça nous permet de sortir du quotidien, de retrouver la motivation. »


Pour cet atelier, ils sont une petite dizaine à répéter des pas de breakdance avec une motivation et un plaisir apparents. Il y a un enjeu : une restitution à l’issue des 4 sessions d’atelier devant des membres de l’administration, mais aussi d’autres personnes détenues. Un succès. Un moment suspendu, une façon de se couper du quotidien, de se remotiver pour mieux supporter l’enfermement comme nous explique l’un d’entre après de chaleureux remerciements.

 
Et pour compléter cette (re)découverte du hip hop, certaines personnes détenues ont eu l’occasion de venir jusqu’à la Ferme du Buisson pour découvrir le spectacle Butterfly de la compagnie S’Poart.