Et si on passait vraiment des vacances à ne rien faire ?

Depuis que les loisirs sont devenus une industrie et le tourisme une pratique de masse dommageable pour le climat, on peut se demander si les meilleures vacances ne seraient pas les vacances les plus ratées. Questionnons ici la notion même de vacances…

C’est avec sa verve habituelle qu’Alain Guyard le philosophe forain questionne le rapport au travail et interroge la capacité à ne rien faire. En partant de l’envie commune et de la joie que peut susciter un départ en vacances, il cherche à comprendre pourquoi essaye-t-on toujours de s’occuper ?

Ce temps libre ne devrait-il pas être au contraire un moment de déconnexion totale ? C’est cette constante recherche d’activité qui est au centre du sujet. Agrémenté de divers écrits et en convoquant des philosophes de différentes époques Alain Guyard parvient à faire réfléchir sur la conception des vacances et leur réel intérêt.

« Les gens, trop ils sont contents de faire leurs bagages, dans une ambiance de grillades et de claquettes de plage. Mais depuis que les loisirs sont devenus une industrie et le tourisme une pratique de masse destinée à défoncer le climat et à spectaculariser les derniers lieux authentiques, on peut se demander si les vacances les plus répandues ne sont pas les vacances les plus ratées. De Joffre Dumazedier à l’apologie des fainéants de Stevenson ou Russel en passant par la critique du marxisme, ce sera l’objet de ce puissant blabla qui, pour mettre à l’épreuve intellectuelle la notion même de vacances, convoquera la skholè des Grecs, l’otium des Latins, la paresse de Cossery et peut-être même, si l’on est sage et qu’on reste jusqu’au bout, la Gueuse des Lambics. »