Et si la guerre contre le terrorisme se jouait d'abord sur le terrain de l'imaginaire ?

« Le 11 septembre 2001 est l’acte inaugural d’une guerre des récits qui n’a cessé depuis de s’étendre et de s’intensifier. Cette guerre a pour théâtre d’opérations non plus les champs de bataille traditionnels, mais nos écrans d’ordinateurs et nos téléphones portables, et pour armes non plus des avions et des tanks, mais des histoires, des images, des métaphores sur les réseaux sociaux. Ce sont ces histoires qui arment les terroristes... »

Instruits par leur échec en Irak, les Américains ont pris la mesure de l’impuissance des bombes à relever le défi du terrorisme. Dans un article intitulé « Storytelling et terrorisme », deux experts du Center for Contemporary Conflict affirmaient en 2005 que la guerre contre le terrorisme doit prendre en compte "les histoires que les terroristes racontent qu’il faut décoder si l’on veut définir une stratégie visant à ruiner leur efficacité, ce qui suppose que l’on soit capable de proposer un mythe alternatif, une meilleure histoire que celle que proposent les mangeurs de mythe".

Christian Salmon, écrivain et chercheur au Centre de Recherches sur les Arts et le Langage, a publié une dizaine d'ouvrages sur le récit, la censure et l'engagement des intellectuels. Dans son livre, Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (La Découverte, 2007), il analyse comment l’art du récit est aujourd’hui utilisé à des fins utilitaires, qu’elles soient politiques, publicitaires ou entrepreneuriales.

Après cette question qui fâche, assistez à la réponse qui claque à La Loge (Paris, 11e) : Séries TV : résistances aux illusions politiques avec Sarah Hatchuel & Pacôme Thiellement le lun 24 oct 2016 à 20h.