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Jean-Marc Chapoulie

Tentative d’hypnotiser mon ordinateur par la webcam

performance

« Je considère le lieu de projection comme un théâtre des événements imprévus. Le spectateur, la table de mixage, l’écran coexistent sur la même scène. Tous les éléments sont en interaction directe. Ces conditions de scène obligent à se plonger dans le présent de l’expérience, moment où le sujet-spectateur fait l’expérience de l’objet-image. »
 

Cinéaste et vidéaste, Jean-Marc Chapoulie interroge le cinéma sous toutes ses formes depuis de nombreuses années. Figure singulière, il est également commissaire d’exposition (Biennale de Lyon, Fondation Ricard, Frac Champagne-Ardenne), enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts d’Annecy et collaborateur de la revue Fresh Théorie. En 2001, à l’invitation du Frac Champagne-Ardenne, il inaugure une série de rencontres sous le terme d’Alchimicinéma. À 20h30, tous les premiers mardis du mois, il est là avec ses films, glanés et collectionnés au fil du temps. Plus qu’une séance de cinéma, il s’agit d’un moment partagé, pendant lequel Jean-Marc Chapoulie présente, projette, performe, manipule et commente. Sa voix et sa présence accompagnent l’image, et c’est cette pratique qui définit, entre autres, l’Alchimicinéma, véritable oeuvre en mouvement, relevant d’un processus, dont le seul cadre serait le temps de la rencontre et de l’image montrée.

 

Tentative d’hypnotiser mon ordinateur par la webcam

 

Pour la Ferme du Buisson, Jean-Marc Chapoulie créera un cabinet d’hypnose dans l’une des salles de l’exposition. Il officiera  comme apprenti hypnotiseur, de poule, de homard, de ses collègues artistes. Mais il s’agira surtout d’une tentative d’hypnotiser son ordinateur via sa webcam. Et de le dresser à ses suggestions. Comme un homme-machine qui hypnotise sa propre conscience, il utilisera cet état limite pour faire surgir les images enfouies dans la mémoire de l’ordinateur. Le cabinet sera lui-même comme une image mentale, à la perspective déformée. Il y aura des visions qui, par magie, se projetteront sur les murs. Cette fabrique d’images qui évoque le principe des lanternes magiques, constitue un véritable retour au XIXe siècle, à ses pratiques de spiritisme, de flux et d’illusion. Les autres artistes de l’exposition seront entraînés dans des séances collectives. « Je leur suggèrerai ainsi des conseils sur leur oeuvres, comment mieux gagner leur vie, nous convoquerons les morts Duchamp, Picabia, nous ferons tourner quelques sculptures... »

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