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Ça finit toujours à poil / le corps

Gaëlle Bourges / Julie Perrin

Le corps et le geste dans la performance interrogent et dérangent. Travaillé par des exigences politiques, philosophiques, des expérimentations plastiques et esthétiques, l'artiste exp(l)ose régulièrement la nudité. Quelle est la place de cette nudité dans l'histoire de l'art et du spectacle ?

Cette conversation sur la performance part d'une idée reèue pour la remettre en jeu et montrer comment l'art se nourrit aussi des critiques qui lui sont adressées. De cette "performance" dont on ne sait trop circonscrire le territoire, on peut dire pour le moins qu'elle a déplacé les contenus et les cadres de l'art. Nous verrons cette fois en quoi la forme d'irritation qu'elle produit tient pour grande part des pratiques du corps qui la sous-tendent. Quels savoirs, quelles techniques fondent son geste ? Portés par l'excès, la surchauffe, la mise en danger, par l'exploration de leur matérialité triviale ou par la simplicité exacerbée d'une mise en scène du quotidien, le corps et le geste dans la performance interrogent, dérangent.

 

Gaëlle Bourges est une chorégraphe française, qui, au cours des quinze dernières années, a aussi eu d'autres activités que celle, régulière, de la danse. Elle a été par exemple régisseuse plateau, marchande de bijoux, strip-teaseuse, chanteuse dans un groupe de pop francophone qui chante mal, femme de ménage chez une dame riche. Elle signe régulièrement des pièces qui mettent en branle le rapport entre regard et corps nus (Homothétie 949 ou les contours progressifs de l'index 10, Je baise les yeux, La belle indifférence). Elle est diplômée en Body-Mind Centering, a fait des études de lettres modernes et de philosophie, puis, beaucoup plus tard, d'arts du spectacle avec une bonne dose d'histoire de l'art.

 

Julie Perrin est enseignante-chercheuse au département danse de l'université Paris 8 Saint-Denis. Ses recherches portent sur la danse contemporaine partir de 1950 aux États-Unis et en France, en particulier sur les spatialités. Elle est l'auteure de : Projet de la matière - Odile Duboc : Mémoire(s) d'une œuvre chorégraphique, Centre national de la danse / Presses du Réel, 2007. Elle codirige (avec E. Huynh), Emmanuelle Huynh / Trisha Brown, Presses du réel, Dijon, 2012 et (avec F. Michel), Odile Duboc. Les mots de la matière, Les Solitaires intempestifs, Besançon, à paraître en 2012.

Avant la conférence, laissez-vous surprendre par le déjeuner orchestré par Brigitte de Malau 12h